Ingénieur biomédical
"« Mon but est d’identifier les éventuels problèmes pour prévenir les pannes » "
Le coup de la panne, on ne lui fait pas ! Depuis 2018, Cédric Daré est ingénieur biomédical à l’ASA Metz. Titulaire d’un master 2 d’ingénierie biomédicale et hospitalière, il a intégré l’association à but non lucratif membre de ReinOmed après une première expérience à l’hôpital public à Forbach (2010-2018). A l’ASA, Cédric intervient sur 4 sites (Metz, Saint-Avold, Freyming-Merlebach et Talange) en plus de Robert-Schuman (à Metz) pour lequel l’ASA est prestataire de maintenance en dialyse. « Un ingénieur biomédical a la responsabilité de tous les dispositifs médicaux présents dans un établissement de santé, du stéthoscope à l’IRM. Il est partie prenante avec l’équipe médicale et les infirmières du choix, de l’analyse des prix, de la mise en service et de la maintenance de ces matériels sur toute leur durée de vie », explique Cédric Daré, 34 ans. L’ingénieur biomédical peut aussi être associé à des travaux pour installer un scanner, par exemple, ou avec le service informatique pour permettre à du matériel biomédical de communiquer sur le réseau par exemple. Avec les fournisseurs, il participe à la formation des utilisateurs pour bien utiliser le matériel.
En intégrant l’ASA, Cédric s’est spécialisé dans la gestion de la maintenance préventive et de la sécurité du matériel servant à la dialyse ou aux traitements du rein. « Nous gérons principalement les générateurs de dialyse ainsi que les osmoseurs pour la production de l’eau de dialyse qu’il faut désinfecter plusieurs fois par semaine afin d’assurer une eau d’excellente qualité pour garantir la sécurité des patients. D’autres plus petits dispositifs médicaux sont également utilisés comme par exemple des pousse-seringues, des pompes à perfusion, des ECG ou encore des tensiomètres automatiques, précise-t-il. Le périmètre est plus restreint qu’un hôpital classique mais il demande une grande rigueur. Nous ne pouvons pas nous permettre que ça ne marche pas. » La moindre faille peut avoir des répercussions sur l’organisation programmée des soins. « Par exemple, si un osmoseur ne fonctionne pas, ce sont les dialyses de 32 personnes qu’il faut recaser le matin, l’après-midi ou le soir. Il est donc crucial que notre équipe de 4 techniciens, que je manage, soit rigoureuse pour prévenir autant que possible la panne. » Ce boulot doit être assuré 365 jours par an. Les 4 techniciens se répartissent donc pour qu’une présence soit assurée du lundi au samedi toute l’année, avec une permanence, même les jours fériés. De plus, une astreinte technique dialyse est mise en place afin de palier à tout problème intervenant pendant la nuit ou le dimanche. « Notre métier consiste à identifier la source d’éventuels problèmes pour éviter les dysfonctionnements, on est dans la maintenance prédictive. Dès qu’un problème est relevé, on fait un staff, on en discute ensemble et on prend une décision », explique Cédric. L’ingénieur reconnaît humblement avoir été néophyte sur la dialyse en arrivant à l’ASA. « Je suis entré dans un milieu inconnu, j’ai amené mes compétences de gestion et d’outils pour faire tourner le service. » Le responsable n’hésite donc pas à s’appuyer sur les compétences de toute son équipe. Il s’appuie aussi sur une bonne prévoyance logistique. « Les problèmes de traitement d’eau sont ceux qui peuvent le plus nous mettre en difficulté, et si l’un d’eux tombe en panne, il faut vite remplacer la pièce défectueuse », explique Cédric Daré. Les centres de l’ASA utilisent l'hémodiafiltration (HDF), méthode d'épuration extra-rénale réalisée avec de l’eau bi-osmosée mais en cas de problème majeur, il est possible de revenir à une hémodialyse conventionnelle avec de l’eau osmosée une seule fois. « Ça arrive rarement mais une panne peut survenir », anticipe Cédric. L’équipe doit être parée à intervenir en cas de coupure d’arrivée d’eau du bâtiment ou de panne électrique. « Nous avons des groupes électrogènes de secours, nous ne lancerons pas une dialyse en nous appuyant sur eux mais on peut les utiliser pour finir une dialyse. » « La force des centres de dialyse est d’avoir une cellule de crise rapide à activer. Elle réunit le directeur de l’ASA, le pharmacien, l’ingénieur biomédical, un technicien, le responsable qualité, les médecins et infirmières coordinatrices pour avoir une grande réactivité et ne rien laisser passer. On peut prendre le temps d’aller au bout des choses et de mettre en place des procédures dans un système sécurisé. »
Cédric Daré apprécie de travailler dans une structure privée à but non lucratif « à taille humaine » (120 salariés), qui permet de facilement se réunir pour trouver des solutions quand c’est nécessaire. « J’ai mis en place un roulement de visite hebdomadaire des 4 sites et comme les techniciens sont d’astreinte le soir, la nuit et le WE, ils sont tous prêts à intervenir peu importe le site concerné. » Une autre partie du métier de Cédric consiste à réaliser les contrôles réguliers des bâtiments, des ascenseurs, de l’électricité, du chauffage et de la ventilation. « Mon métier est très transversal et m’amène à avoir des contacts avec beaucoup d’acteurs de la structure : des techniciens, des commerciaux, des médecins et infirmiers, le directeur et l’administration. C’est aussi une partie très intéressante de mon activité. Je fais également parti du COPIL Informatique et participe au pilotage du système d’information. Le numérique est incontournable dans le monde de la santé aujourd’hui et il faut s’appuyer dessus pour proposer des soins et un suivi de qualité à tous nos patients. »