Infirmière

Angeline Gueguen, Infirmière à l'AUB Santé

"En proposant l’hémodialyse et la dialyse péritonéale à domicile, on rapproche le traitement du patient"

AUB Santé - Quimper

Angéline travaille à l’AUB Santé de Quimper mais le plus souvent, cette infirmière de 34 ans, intervient au domicile des patients. Diplômée en 2010, elle s’engage à l’AUB Santé, établissement à but non lucratif créé en 1971 et membre du réseau ReinOmed, qui vient en aide aux patients insuffisants rénaux chroniques en Bretagne et Sud Manche. A l’échelle de l’AUB Santé, environ 2 000 patients sont traités par dialyse en centre ou à domicile chaque année.

« Je recherchais un métier dans le relationnel et le technique », résume la jeune femme. L’insuffisance rénale chronique répond à ces critères. Angéline prend en charge les patients dialysés, qu’ils soient hémodialysés à domicile ou en centre, ou en dialyse péritonéale à domicile.

L’infirmière présente aux patients qui ne sont pas encore entrés en dialyse les deux modes de prise en charge possibles à domicile.

Si le patient valide le choix de la dialyse péritonéale avec le néphrologue, il faut passer par la chirurgie pour lui placer un cathéter dans l’abdomen. La dialyse péritonéale consiste à infuser du liquide dans l’abdomen par le cathéter. Ce liquide va rester stagner pendant 4 heures, puis sera drainé par gravité. La poche est changée 3 à 4 fois par jour, 6 jours sur 7. « Soit les patients le font seul, soit une infirmière libérale peut les accompagner, pour les soins. »

S’il opte pour l’hémodialyse à domicile, le patient devra bénéficier de l’aide d’une tierce personne formée par l’équipe de l’AUB Santé pour intervenir en cas d’urgence. L’infirmière apprend aux patients à réaliser une auto-ponction pour mettre l’aiguille dans le bras relié à la machine. « On les forme à le faire de la façon la plus aseptique possible. Une fistule artérioveineuse est créée pour avoir la déviation d’une artère sur une veine et ainsi avoir un meilleur débit pour la dialyse. »

Après avoir été initiés en centre de dialyse, les patients peuvent ensuite suivre leur dialyse à domicile 2h à 2h30 par jour. « Ce sont surtout les patients jeunes qui choisissent cette technique qui demande de l’autonomie et de se familiariser à la machine. »

 Aujourd’hui, une vingtaine de patients dialysés à domicile sont suivis par l’équipe.

« Les deux méthodes sont aussi efficaces l’une que l’autre mais certains patients considèrent que la dialyse péritonéale est plus douce pour le corps », observe Angéline.

La lourdeur de la maladie amène patients et soignants à nouer des liens particuliers. « Nous avons de nombreux contacts, explique Angéline Gueguen. Ils nous voient régulièrement, nous les connaissons bien, eux, leur famille, leur maison. Il s’instaure une relation de qualité. »

Angéline apprécie les valeurs de la Fondation qui prône notamment la proximité, le confort et la personnalisation de la prise en charge. « Nous avons la volonté de satisfaire toutes les personnes malades et de nous adapter à leurs besoins car cette maladie n’est pas facile à accepter, observe-t-elle. En proposant l’hémodialyse et la dialyse péritonéale à domicile, on rapproche le traitement du patient, on essaie d’améliorer son confort et de le rendre acteur de sa maladie. »

Si certains patients ont accès à une greffe (après environ deux ans d’attente en Bretagne), d’autres ont plus de 30 ans de dialyse. « La dialyse maintient en vie. Et entre les séances, les patients peuvent vivre, avoir une vie de famille, travailler », conclut Angéline.