Pharmacien

Agnès PEYRIN, Pharmacienne, AURA Santé

"« Nous invitons les patients à être transparents sur le suivi de leur traitement pour qu’ils ne s’exposent pas à des risques » "

AURA Santé - Cébazat

Après 15 ans en recherche et développement et en assurance qualité dans l’industrie pharmaceutique puis une expérience en hospitalisation privée, Agnès Peyrin est arrivée en mars 2020, « une semaine avant le premier confinement » à l’Aura-Santé, association à but non lucratif membre de ReinOmed. Elle a été recrutée en tant que pharmacienne gérante, chef du service pharmacie à usage intérieur. « Nous avons deux activités, décrit-elle : la dialyse - notre association compte 16 unités en Auvergne et en Bourgogne – Franche-Comté - et l’hospitalisation à domicile. » L’une des missions d’Agnès Peyrin est de s’assurer du bon acheminement sur les différentes unités de dialyse des médicaments, dispositifs médicaux stériles, reins artificiels et tubulures pour brancher les patients et épurer leur sang. « Nous livrons nos unités de dialyse avec une équipe composée de trois préparateurs, un logisticien, trois chauffeurs livreurs qui sont en permanence en déplacement, et deux magasiniers. » L’Aura-Santé compte aussi 130 patients qui dialysent à leur domicile. Et ces personnes, il faut aussi les livrer chaque mois. L’Aura-Santé dispose d’un entrepôt de stockage de 500 m2 qui permet de stocker un mois de DM, pour les besoins des unités de dialyse et des patients.

La pharmacienne est aussi sans surprise responsable des médicaments ! « Dans notre activité, nous utilisons peu de médicaments, explique Agnès Peyrin. Trois traitements sont courants pour les patients dialysés pour lesquels nous avons une expertise spécifique : les anticoagulants, l’EPO pour augmenter le taux de globules rouges et le fer pour compenser l’anémie liée à la perte de flux sanguin. » Au-delà de la délivrance de ces traitements, il est nécessaire de réfléchir au moment auquel on administre les produits - « On les injecte souvent en 2e partie ou en fin de dialyse »- pour qu’ils ne soient pas éliminés. La pharmacienne évoque aussi l’utilisation des antibiotiques injectables car les patients sont plus à risque d’infection après la création de fistules artério-veineuses ou après la pose de cathéter veineux centraux.

Le rôle de la pharmacienne gérante ne se limite pas à mettre à disposition les médicaments. Il consiste aussi à s’assurer que les traitements sont efficaces. Agnès Peyrin a le projet de mettre en place des entretiens pharmaceutiques avec des patients ayant un risque en lien avec des problématiques particulières pour vérifier qu’ils n’ont pas de traitement inadapté. « Nous essayons aussi de sensibiliser les patients au fait qu’ils sont acteurs de leur traitement et qu’ils doivent communiquer avec leur médecin s’ils arrêtent un traitement car ils auront par exemple, des effets secondaires. Nous les invitons à être transparents pour ne pas s’exposer à des risques. »

Le premier médicament en dialyse, c’est l’eau et le dialysat qui permet les échanges. Toutes les unités d’hémodialyse sont équipées de traitement d’eau en double osmose, le pharmacien est responsable de la qualité de cette eau au niveau chimique et bactériologique. « Je réalise le planning de prélèvement de ces traitements d’eau en double osmose et m’assure du respect de l’installation en validant les contrôles avant leur utilisation », précise Agnès. Bref, le rôle du pharmacien de dialyse est ultra-spécialisé. « On attend de nous d’être des experts du matériel pour une qualité optimale de la dialyse », résume Agnès Peyrin. La pharmacienne affiche sa satisfaction de travailler au service d’une structure à but non lucratif comme l’Aura-Santé. « Cela nous permet d’apporter aux patients, en tenant compte du mode de vie de chacun et des réalités des territoires, un éventail de modalités possibles pour la dialyse : dans des structures proches d’eux ou directement à leur domicile, afin d’impacter le moins possible leur qualité de vie », se réjouit-elle.