Responsable du pôle admission soins de support
"L’accompagnement social a toute sa place dans la prise en charge."
« Accompagner des patients, c’est mon métier ! J’ai toujours travaillé dans le monde de la santé avec des médecins, infirmiers, aide soignants, secrétariats médicaux et j’adore ça. »
Assistante sociale de formation, diplômée en 1989, Corinne Levy a exercé pendant près de 20 ans au CHU de Montpellier où elle fut chargée de l’accompagnement social des personnes hospitalisées et de leur entourage, dans différents services de soins, médecine, chirurgie, urgences, addictologie.
Arrivée en tant que cadre socioéducatif à la fondation Charles Mion - Aider Santé en 2012, association à but non lucratif membre de ReinOmed, Corinne devient rapidement responsable du bureau des entrées et du pôle admissions soins de support. Elle veille à l’organisation des différents services (diététique, psychologique en plus du service social) à l’encadrement des équipes et des actions auprès des patients et des soignants.
« Je suis convaincue que l’accompagnement social a toute sa place et qu’il est important de travailler ensemble pour améliorer la qualité de vie des personnes, explique Corinne. L’analyse et l’évaluation d’un travailleur social de même que les temps d’échanges formels et informels, les partages de points de vue permettent d’adapter la prise en charge. »
Au-delà de ses fonctions managériales, Corinne continue d’exercer en tant qu’assistante sociale, son cœur de métier. « Cela consiste à informer et orienter les patients et leur entourage, dans tous les domaines de la vie quotidienne, depuis l’hébergement jusqu’au maintien à domicile en passant par l’accès aux droits quels qu’ils soient. »
Corinne accorde une grande importance à sa mission auprès des patients dont le quotidien est chamboulé par la maladie. « La dialyse, c’est une bombe dans la vie des gens, Il ne s’agit pas de les assister mais de les aider à un retour vers l’autonomie, à vivre avec la maladie. »
L’insuffisance rénale chronique entraîne des bouleversements dans le rythme de vie et peut provoquer des baisses de revenus importants ainsi que des arrêts de travail prolongés ou fréquents. « Certains patients, désemparés, n'envisagent même pas qu'une reprise du travail soit possible, observe Corinne Levy. En les informant sur leurs droits, nous essayons de limiter l’impact social de la maladie rénale et ainsi d’améliorer leur qualité de vie. »
Ces fonctions requièrent une grande polyvalence et une veille règlementaire permanente. « Nous ne travaillons pas seuls, précise Corinne. Au quotidien, nous nous appuyons sur les autres services, sur les administrations et les institutions publiques et privées. » L’organisation mise en place permet un accompagnement en tout point du territoire concerné. Il faut pouvoir répondre aux interrogations des 1 100 patients dialysés (80% en unité, 20% à domicile) mais aussi des 4 000 à 5 000 patients distincts reçus par an dans les 23 unités d’Aider Santé sur l’ensemble du Languedoc-Roussillon, du Sud-Aveyron, dans les départements de l’Hérault, du Gard, de la Lozère, des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. « Nous intervenons sur l’ensemble du parcours, que le patient soit consultant, dialysé en unité ou à domicile », précise Corinne, qui encadre une équipe de 18 personnes et a une vision globale des divers établissements où elle se rend régulièrement pour rencontrer ses collaborateurs et les équipes soignantes.
Chaque nouvel arrivant en dialyse reçoit un courrier avec un trombinoscope présentant les différents professionnels - psychologue, assistant social et diététicien - à sa disposition. La rencontre systématique proposée, qui peut se dérouler à domicile si le patient le souhaite, permet de repérer d’éventuelles difficultés, d’agir en amont si besoin, d’informer et soutenir.
« Les patients disent souvent qu’ils sont dialysés, et non qu’ils sont insuffisants rénaux, il leur faut accepter le traitement plus que la pathologie », explique Corinne Levy. L’accompagnement psychologique du patient mais aussi de son entourage peut les aider à surmonter cette épreuve.
Parmi ses nombreux projets, Corinne Levy espère pouvoir relancer des journées, des espaces de parole ou ateliers pour les patients et leurs aidants mais aussi l’organisation de séjours de vacances, mis à mal par la situation sanitaire.
« Dans le monde de la maladie chronique, un attachement se crée avec les patients, malgré nous et quand on est informés de leur décès, nous sommes touchés et émus. Ça fait partie du métier même si on apprend à garder la distance et c’est ce qui fait notre humanité, non ? »